Sur chaque transaction réalisée avec une carte American Express, les frais d’interchange peuvent atteindre jusqu’à 3,5 %, un taux supérieur à celui des autres réseaux bancaires. Ce niveau de commission rebat les cartes pour de nombreux commerçants, en particulier dans les secteurs à faible marge ou les petites structures.En France, certains contrats de terminaux de paiement n’incluent pas par défaut l’acceptation d’American Express, nécessitant une démarche spécifique. Cette configuration contribue à restreindre l’acceptation du réseau dans une partie significative des commerces et restaurants du pays.
Pourquoi certains commerçants refusent-ils la carte American Express ?
À l’entrée de bien des boutiques, le message ne laisse pas place au doute : la carte American Express ne passe pas. Pour cause : les commissions American Express s’envolent, là où Visa ou Mastercard se montrent bien plus modestes. Dans la restauration, par exemple, chaque paiement Amex fait fondre la marge. Un restaurateur parisien ne mâche pas ses mots : pour 100 euros facturés, plus de 3 euros partent en frais, contre moins d’1 euro pour d’autres cartes. Une différence qui, à force, pèse lourdement sur le compte d’exploitation.
Le fonctionnement d’American Express ajoute une couche de complexité. Oublier la simplicité d’un contrat global avec sa banque : ici, il faut signer un accord dédié, et gérer la relation directement avec l’émetteur. Pour les petites structures ou les indépendants, ce détour administratif suffit à décourager. Beaucoup préfèrent des solutions plus simples, comme la carte bancaire classique ou PayPal, histoire de ne pas s’enliser dans les démarches.
Autre écueil rencontré : le service client et le traitement des paiements. Plusieurs commerçants parlent de délais de reversement qui s’étirent, ou d’une gestion des litiges plus laborieuse que chez les concurrents. Quand la trésorerie se joue au jour près, attendre quelques jours de plus devient vite problématique.
Plusieurs freins reviennent systématiquement :
- Commissions élevées : jusqu’à trois à cinq fois plus que chez les autres réseaux
- Démarches administratives : nécessité d’un contrat séparé, complexité accrue
- Trésorerie : délais de paiement souvent rallongés
Dans cette configuration, l’Amex garde son image de carte haut de gamme, recherchée par une clientèle internationale ou fortunée. Mais pour un petit commerce, le calcul est vite fait : pourquoi alourdir la note pour quelques transactions, quand la majorité des clients règle déjà via carte bancaire ou PayPal ?
Accepter American Express : démarches, coûts et solutions concrètes pour les professionnels
Adopter la carte American Express ne se fait jamais sur un coup de tête. Pour un professionnel, le premier pas consiste à contacter directement American Express. Impossible de s’en remettre à sa banque : il faut signer un contrat spécifique, à part. Cette décision suppose d’évaluer sérieusement son flux de clients, le montant moyen des achats, ou encore la proportion de visiteurs étrangers. On est loin du simple paramétrage sur le terminal de paiement.
Le coût reste le principal point de friction. La commission American Express, généralement entre 2,5 % et 3,5 %, dépasse largement celles de Visa ou Mastercard. Pour les indépendants ou les structures à faible marge, cette différence se fait vite sentir. Certains acteurs, comme SumUp ou Yavin, cherchent à simplifier la connexion d’Amex sur les terminaux de paiement, mais la différence de coût n’est jamais négligeable.
Le service client de l’enseigne met en avant un accompagnement dédié, mais plusieurs retours signalent des versements tardifs. Pour ceux qui font le choix d’accepter Amex, c’est principalement pour capter une clientèle exigeante, adepte des services American Express et de ses avantages exclusifs.
Les professionnels doivent avoir en tête plusieurs aspects avant de se lancer :
- Procédure d’adhésion indépendante, hors du parcours bancaire classique
- Commissions bien supérieures à la plupart des autres cartes
- Intégration possible via SumUp, Yavin ou d’autres solutions de paiement
Finalement, accepter la carte Amex revient à se positionner clairement : peser le surcoût, l’affluence attendue, et la perspective de séduire une clientèle ciblée. Ce n’est pas un simple réglage technique, mais un véritable choix stratégique.
Où utiliser sa carte American Express en France : secteurs et enseignes qui l’acceptent
En France, American Express cible des établissements soigneusement choisis. Les cartes American Express s’imposent là où la clientèle recherche le standing ou vient de l’étranger. Hôtels de prestige, chaînes internationales, établissements indépendants positionnés haut de gamme… Ces acteurs acceptent le paiement American Express sans sourciller. Les grands noms de l’hôtellerie, comme Accor, Marriott ou Hilton, prennent toutes les cartes du réseau, de la Green à la Platinum.
Dans les airs, compagnies telles que Air France-KLM affichent le logo American Express, répondant à une clientèle nomade, adepte de Membership Rewards. Agences de voyages, loueurs de voitures premium, certains opérateurs ferroviaires : tous misent sur ce segment.
Côté distribution, les grandes surfaces alimentaires restent prudentes. En revanche, des enseignes spécialisées, prêt-à-porter (Galeries Lafayette, Printemps), beauté (Sephora), culture (Fnac), ont intégré l’American Express parmi les moyens de paiement proposés. Quant aux restaurants, le contraste est net : quelques établissements gastronomiques ou étoilés accueillent la carte, mais la majorité des indépendants privilégient les réseaux traditionnels.
Voici les secteurs où la carte s’utilise le plus aisément :
- Hôtels internationaux et établissements haut de gamme
- Compagnies aériennes majeures, dont Air France et KLM
- Enseignes de distribution sélective
- Restaurants gastronomiques et certains indépendants
- Sites e-commerce spécialisés
La carte American Express Platinum et ses déclinaisons séduisent les adeptes de privilèges et de programmes de fidélité. Mais malgré son image et ses avantages, le réseau American Express affiche encore une couverture limitée, surtout chez les petits commerçants et dans la grande distribution alimentaire. En France, la carte cultive sa singularité et ne fait rien pour passer inaperçue.


