7 %. C’est la hausse relevée en mars 2024 par certains courtiers européens, alors que d’autres places mondiales affichaient une inertie inhabituelle. Le marché du bronze, lui, ne s’encombre pas de prévisibilité : volatil malgré une demande industrielle qui ne faiblit pas. La disparité persistante entre l’Asie et l’Occident bouscule les repères, à coups de variations de cuivre et de ferraille qui viennent gonfler ou comprimer le coût du bronze.
Le prix du kilo de bronze aujourd’hui : où en est-on vraiment ?
En ce début d’été, le prix du kilo de bronze aujourd’hui joue les équilibristes. Sur le marché français, il se négocie généralement entre 6 et 7 euros, avec des pointes observées jusqu’à 8 euros chez plusieurs négociants spécialisés. Rien d’homogène : l’écart entre les cotations de Paris et celles du London Metal Exchange (LME) grimpe parfois à 10 %, selon la pureté de l’alliage et la vigueur de la demande industrielle.
À l’international, le bronze suit de près les fluctuations du cours du cuivre et du zinc, ses deux piliers métalliques. Le LME, référence mondiale, affichait début juin 2024 un tarif autour de 6,5 dollars le kilo, à peine plus de 6 euros. Paris et Lyon, centres névralgiques pour l’Hexagone, voient défiler des volumes stables, mais le prix de la tonne traitée par les grossistes oscille entre 6 200 et 6 800 euros.
| Place | Kilo (euros) | Tonne (euros) |
|---|---|---|
| Paris | 6,80 | 6 700 |
| Londres (LME) | 6,00 | 6 500 |
| Lyon | 7,10 | 6 800 |
Ce paysage est dominé par une demande industrielle soutenue : robinetterie, fonderie, composants mécaniques. Les industriels français, de leur côté, gardent un œil aiguisé sur la parité euro/dollar, chaque soubresaut se répercutant sur le prix du kilo de bronze à l’import ou à l’export. Ceux qui manœuvrent entre Paris et Londres ajustent sans cesse leur stratégie pour saisir la moindre opportunité offerte par les oscillations du cours.
Quels facteurs influencent les prix du bronze, du cuivre et de la ferraille ?
Derrière la volatilité du marché des métaux, on trouve une série d’éléments qui s’entremêlent et agitent sans relâche le cours du cuivre, du bronze et de la ferraille. Au premier rang : la production mondiale. Une grève dans un site minier chilien, un blocage en Indonésie, et la chaîne entière vacille. La Chine, mastodonte du secteur, impose son rythme : quand Pékin augmente ses achats, la hausse des cours se fait sentir aussi bien à Londres que sur le marché français.
La transition énergétique change la donne. Les besoins en métaux recyclés s’envolent, sous la pression des normes européennes et de l’essor des véhicules électriques. Cette demande pousse le cours du cuivre et du bronze, alimentée par les grands projets d’infrastructures. Sur le terrain, les industriels jonglent entre matières premières vierges et matériaux recyclés, en fonction du prix du kilo de bronze et du cours des métaux.
Voici les principaux leviers qui modulent ces variations :
- Offre et demande : chaque ajustement dans les stocks se répercute immédiatement sur les prix affichés.
- Effet dollar/euro : la moindre évolution de la parité peut changer radicalement le coût d’importation et la rentabilité d’une opération.
- Spéculation : les anticipations autour de l’économie mondiale provoquent des mouvements de capitaux, amplifiés encore par les algorithmes du London Metal Exchange.
L’effet domino est bien réel : une tension sur le cours du cuivre se répercute aussitôt sur le prix du bronze, en raison de leur composition commune. Quant à la ferraille, son tarif dépend des arbitrages industriels et du dynamisme de la sidérurgie.
Évolution des cours : comparatif 2022-2024 et perspectives pour 2025
Le cours du bronze n’a cessé de grimper sur le marché des métaux non ferreux, mais son parcours a tout sauf la régularité d’un métronome. En 2022, la tonne flirtait avec les 7 500 dollars, portée par la flambée du cours du cuivre et la tension sur l’aluminium. L’activité restait forte sur le London Metal Exchange, à l’image d’une demande industrielle solide en Europe comme en Asie.
L’année suivante, la cadence a ralenti. Avec les incertitudes économiques mondiales et la remontée des taux d’intérêt, le bronze s’est stabilisé dans une fourchette de 7 200 à 7 800 dollars la tonne, selon Reuters. Le marché a absorbé le rebond post-pandémie, tout en gardant un œil sur la politique américaine et les perturbations logistiques.
2024 amorce une reprise discrète, portée par la transition énergétique et la relance des investissements publics. En France, le prix du kilo de bronze se situe désormais entre 7 et 8,50 euros, en phase avec la progression du cuivre et de l’aluminium. Les opérateurs restent sur leurs gardes, attentifs aux signaux venus de Chine et de la Banque centrale européenne.
Voici les données et signaux à garder en vue pour anticiper les tendances à venir :
- Indicateurs à surveiller : évolution des volumes échangés, annonces monétaires, dynamique de la demande industrielle, arbitrages sur les matières premières.
- À l’horizon 2025, un nouveau cycle de hausse se dessine si la demande chinoise s’affirme et si la transition énergétique s’accélère.
Vendre ou acheter du bronze : opportunités actuelles et conseils pratiques
Le marché du bronze ne connaît pas de pause. Demandez aux anciens du secteur : la volatilité ne lâche jamais prise, même pour ce métal technique et convoité. En ce moment, le prix du kilo de bronze en France oscille entre 7 et 8,50 euros, reflet direct de la dynamique du cuivre et de la demande des milieux mécanique, maritime ou artistique. Les ferrailleurs notent une légère augmentation des volumes traités, stimulée par la montée du recyclage et des disponibilités parfois tendues.
Vendre ou acheter, la décision exige lucidité et réactivité. Ceux qui recyclent surveillent de près le London Metal Exchange et les carnets de commandes des industriels. Les occasions d’arbitrage existent, mais l’écart de prix selon les régions françaises ou la qualité du métal reste notable.
Quelques repères pour s’y retrouver dans la pratique :
- Pour vendre : ciblez les périodes où la demande s’intensifie sur le marché des métaux (bronze d’alliage, câblage cuivre). Comparez les offres entre plusieurs ferrailleurs, demandez des conditions claires et contrôlez la traçabilité du lot.
- Pour acheter : tournez-vous vers les lots issus du recyclage industriel, souvent plus abordables. Privilégiez les fournisseurs de confiance, capables d’assurer un niveau de pureté correspondant à l’utilisation visée (fonderie, mécanique, art).
La transition énergétique et l’essor du réemploi accélèrent encore la demande de métaux recyclés. Les acteurs les plus avertis restent en alerte sur les signaux de la Chine et de Londres, tout en gardant un œil sur les évolutions du taux de change. Sur ce marché, la moindre anticipation, la plus brève hésitation, peut faire la différence entre simple transaction et véritable opportunité.


