Les Pays-Bas maintiennent, depuis 2020, la première place du classement mondial Mercer sur la performance des systèmes de retraite, devant l’Islande et le Danemark. Malgré des taux de cotisation élevés, certains pays assurent un taux de remplacement supérieur à 80 %, tandis que d’autres, pourtant parmi les plus riches, peinent à garantir la pérennité de leurs régimes.
L’Australie, avec un modèle hybride, impose une capitalisation obligatoire qui coexiste avec un filet de sécurité public. À l’inverse, l’Italie combine réformes paramétriques et inégalités régionales persistantes. Les experts s’accordent sur la difficulté de concilier générosité, viabilité financière et adaptation démographique.
Panorama des modèles de retraite à travers le monde : diversité et fonctionnement
Impossible de trouver une recette universelle. Chaque pays concocte son propre système de retraite, souvent en mariant répartition et capitalisation avec plus ou moins de bonheur. Aux Pays-Bas, le socle de la solidarité nationale s’adosse à une capitalisation collective rigoureuse, imposée à tous. À la clé : un taux de remplacement qui frôle des sommets, la gestion des risques taillée pour durer, et des fonds de pension guidés par une discipline de fer.
L’Australie, elle, a misé sur la personnalisation. Le Superannuation impose à chaque citoyen d’alimenter son propre plan retraite. Chacun peut choisir une gestion pilotée horizon ou une stratégie plus osée, selon ses ambitions. Les fonds australiens ne s’interdisent rien : actions, obligations, private equity, immobilier via des SCPI… Au moment du départ, libre à chacun d’opter pour une rente ou un capital.
Au Danemark et en Suède, l’équilibre reste le maître-mot : la solidarité nationale s’articule avec la performance individuelle. Grâce à la gestion pilotée horizon, l’épargne s’ajuste en douceur à l’âge du cotisant. La France, de son côté, multiplie les réformes sans parvenir à rejoindre le trio de tête. Le PER individuel tente de rattraper le temps perdu, en misant sur la gestion pilotée, la souplesse des sorties et la diversité des supports.
Ce tour d’horizon des systèmes de retraite révèle des choix tranchés. Certains mettent la puissance du collectif au centre, d’autres font confiance à l’autonomie individuelle et à l’agilité financière. Mais partout, la question du risque de perte en capital et de la sécurité des prestations reste brûlante. Adapter l’allocation, qu’elle soit prudente, équilibrée ou dynamique, devient un enjeu pour chaque profil d’épargnant, à chaque étape de la vie active.
Quels critères pour juger la performance d’un système de retraite ? Décryptage des classements internationaux
Comparer les systèmes de retraite ne se limite pas à scruter le taux de remplacement. Les grands classements internationaux, à l’image du Mercer CFA Institute Global Pension Index, passent au crible la performance sous plusieurs prismes. L’évaluation s’appuie sur trois piliers : adéquation des revenus, soutenabilité du modèle sur le long terme, et intégrité du dispositif.
Premier axe, l’adéquation : il s’agit de vérifier que le système permet réellement de maintenir le niveau de vie après le départ à la retraite. Cela inclut le taux de remplacement, la couverture fournie par les régimes obligatoires ou complémentaires, mais aussi la disponibilité de produits comme le PER individuel ou l’assurance vie dédiée à la retraite. La soutenabilité est scrutée à la lumière du vieillissement de la population, des équilibres démographiques et de la flexibilité des dispositifs proposés : possibilité de sortie en capital ou en rente, adaptation des paramètres, gestion du risque de perte.
Enfin, la gouvernance et la transparence jouent un rôle déterminant : sans confiance, aucune réforme ne tient. Les indices prennent en compte la qualité de la régulation, la clarté de l’offre, l’accès à la gestion pilotée ou à une allocation adaptée (prudent, équilibré, dynamique) et la diversité des supports, du private equity aux SCPI.
Voici les trois critères majeurs qui structurent l’analyse internationale :
- Adéquation : maintien du niveau de vie, taux de remplacement, accès aux meilleurs PER
- Soutenabilité : équilibre démographique, gestion des réserves, flexibilité des sorties
- Intégrité : gouvernance, transparence, choix de gestion pilotée ou à horizon retraite
Ce triptyque guide le comparatif des systèmes de retraite les plus performants et inspire les réformes dans nombre de pays. Les leaders mondiaux conjuguent efficacité financière, créativité sur la gestion et une remarquable capacité d’adaptation face aux crises économiques.
Les pays en tête et les défis à venir : ce que nous apprennent les meilleures pratiques mondiales
Danemark, Pays-Bas, Australie : ces pays trustent les premières places du comparatif des systèmes de retraite les plus performants. Leur force : une alliance solide entre plan retraite public et initiatives privées, avec une gestion pilotée exemplaire qui équilibre rendement, sécurité et souplesse. Aux Pays-Bas, la gestion collective des fonds s’appuie sur une gouvernance tripartite, gage de stabilité même quand la démographie vacille. En Australie, chaque actif construit son futur en capitalisant sur son propre plan retraite, piloté en fonction de son âge et de ses projets, avec une palette de supports très large, du private equity jusqu’aux SCPI.
Les plans d’épargne retraite (PER) européens les plus aboutis ont adopté la gestion pilotée horizon retraite : l’allocation d’actifs évolue avec l’âge, passant d’un mode dynamique pendant la phase d’épargne à une gestion plus prudente à l’approche de la sortie. Cette stratégie limite le risque de perte en capital au moment où chaque euro compte. La souplesse de la sortie, rente ou capital, au choix, pèse aussi dans la balance.
Trois leviers expliquent ce succès, que l’on peut résumer ainsi :
- Gouvernance robuste et transparente
- Choix étendu de supports d’investissement
- Parcours de retraite sur-mesure
En France, la transition s’accélère, portée par le développement du PER individuel et par l’arrivée de plateformes comme meilleurtaux placement ou meilleurtaux liberté PER. Le chantier de la transparence reste ouvert, tout comme la nécessité d’expliquer finement les mécanismes de la gestion pilotée et du risque de perte en capital. Les prochains défis : absorber la volatilité des marchés, garantir l’équité d’accès et assurer la performance sur la durée sans sacrifier la sécurité. La retraite, demain, sera affaire d’arbitrages lucides et de choix éclairés, et c’est peut-être là que tout commence vraiment.


