L’acquisition de parcelles forestières en France ouvre droit à une réduction d’impôt sur le revenu pouvant atteindre 25 % du montant investi, dans la limite de 50 000 euros pour une personne seule. Ce dispositif, souvent méconnu, s’ajoute à l’exonération partielle de droits de succession ou de donation sur 75 % de la valeur de la forêt, sous conditions de gestion durable. Au-delà de ces mesures, les revenus tirés de la vente de bois bénéficient d’un régime fiscal spécifique, distinct de celui applicable aux autres revenus fonciers. Les règles sont strictes, mais les incitations restent attractives pour les détenteurs de parcelles boisées.
Pourquoi la forêt séduit de plus en plus d’investisseurs
Le marché des forêts présente une particularité rare : à peine 1 % de la surface privée change de mains chaque année. Cette rareté, couplée à des prix en hausse, 4 850 € l’hectare en 2024, soit +2,2 % sur un an, attise l’intérêt pour l’investissement forestier. Ce territoire longtemps réservé à quelques initiés attire désormais une nouvelle vague d’investisseurs, motivés par la stabilité, la diversification patrimoniale et les avantages fiscaux forêt.
Acquérir 25 hectares pour 250 000 € ? Peu peuvent se le permettre. Le seuil d’entrée élevé freine, mais les groupements forestiers (GFF, GFI) ouvrent la porte. Grâce à des parts accessibles, dès 1 000 € pour un GFI ou 10 000 € pour un GFF, le placement se démocratise. Les parts de groupements forestiers offrent la mutualisation des risques, une gestion professionnelle encadrée par des sociétés souvent agréées CRPF, et l’accès à toute la fiscalité attractive du secteur.
Voici ce que permettent ces structures collectives :
- Revenus forestiers provenant des coupes de bois, des crédits carbone ou de la location de droits de chasse.
- Gestion durable imposée par un Plan Simple de Gestion (PSG), document validé et suivi par le CRPF.
- Abattement fiscal de 75 % sur l’IFI, la donation et la succession.
On peut aussi passer par une société d’épargne forestière (SEF), à condition qu’au moins 60 % des actifs soient réellement investis dans des forêts. Toute la chaîne, de la gestion à la fiscalité, s’avère encadrée, structurée, et désormais ouverte à une clientèle exigeante : celles et ceux qui tiennent à préserver la nature, tout en recherchant performance et transmission patrimoniale.
Quels dispositifs fiscaux s’appliquent à l’investissement forestier ?
Le législateur soigne l’investisseur forestier. En ligne de mire : encourager la gestion durable, faciliter la transmission, et orienter l’épargne vers un patrimoine vivant. Plusieurs dispositifs fiscaux gravitent autour de cet objectif, certains bien connus, d’autres plus confidentiels mais tout aussi puissants.
Premier axe : le crédit d’impôt pour investissement forestier. Il couvre 25 % des sommes investies lors de l’achat de parcelles ou de parts de groupements forestiers, mais aussi lors de la réalisation de travaux forestiers. Le plafond atteint 6 250 € pour une personne seule, 12 500 € pour un couple. Pour l’assurance contre les risques naturels, un taux de 76 % des cotisations est retenu, plafonné à 15 €/hectare.
La réduction d’impôt DEFI Forêt s’ajoute à l’arsenal : 18 % du prix d’acquisition, dans la limite de 5 700 € (personne seule) ou 11 400 € (couple). Attention toutefois au plafonnement global des niches fiscales (10 000 € par an et par foyer). Ces dispositifs encouragent aussi la gestion durable et la valorisation du patrimoine : les dépenses de travaux menés dans le cadre d’un plan simple de gestion (PSG) validé par le CRPF sont éligibles.
Le forfait forestier, qui régit la fiscalité sur les revenus issus des coupes de bois, complète le dispositif. Cette fiscalité forestière se distingue par sa stabilité et sa capacité à inciter les placements de long terme, tout en favorisant la gestion et la préservation des espaces ruraux.
Zoom sur les réductions d’impôt, exonérations et abattements spécifiques
L’investissement forestier se révèle particulièrement attractif dès qu’il s’agit d’abattement et d’exonération. Premier atout de taille : l’abattement de 75 % sur la valeur des forêts ou des parts de groupements forestiers dans le cadre de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), mais aussi pour la donation et la succession. Seuls les actifs forestiers permettent une telle optimisation pour transmettre un patrimoine. Il faut cependant respecter deux règles : conserver les bois ou les parts au moins trente ans et garantir une gestion durable validée par le CRPF.
Autre avantage, la fiscalité des plus-values de cession : la vente d’une forêt ou de parts de groupement forestier relève du régime des plus-values immobilières. Après vingt-deux ans de détention, la plus-value échappe à l’impôt sur le revenu ; après trente ans, elle ne supporte plus de prélèvements sociaux. Une incitation claire à la patience et à la gestion patrimoniale sur la durée.
Voici les principales mesures qui renforcent l’attractivité du placement forestier :
- Abattement de 75 % sur IFI, donation, succession (parts de GFF, GFI, forêts détenues en direct)
- Exonération totale d’impôt sur le revenu après 22 ans de détention (plus-value de cession)
- Exonération totale de prélèvements sociaux après 30 ans
L’ensemble de ces avantages fiscaux s’applique aussi bien aux structures collectives (groupements forestiers) qu’aux acquisitions individuelles. La forêt s’impose ainsi parmi les outils d’optimisation patrimoniale les plus puissants à disposition des investisseurs avertis.
Transmettre un patrimoine forestier : quels atouts pour vos héritiers ?
La transmission d’une forêt ou de parts de groupements forestiers ne se résume pas à une simple opération administrative. Préserver la valeur du patrimoine tout en allégeant la fiscalité pour la génération suivante : voilà le défi. Sur ce point, la France fait figure d’exemple. L’abattement fiscal de 75 % s’applique sur la valeur de la forêt ou des parts lors d’une succession ou d’une donation. Concrètement, seuls 25 % de la valeur réelle sont pris en compte pour le calcul des droits. De quoi placer la forêt loin devant l’immobilier “classique” ou d’autres actifs, bien moins favorisés sur ce plan.
Le principe est simple : l’héritier ou le donataire reçoit un actif concret, faiblement taxé, à condition de respecter deux règles, gestion durable et conservation sur trente ans. Le Plan Simple de Gestion (PSG) validé par le CRPF garantit le respect du cadre réglementaire. Pour les patrimoines complexes, l’investissement via un groupement forestier simplifie encore la transmission : la détention de parts facilite le partage entre héritiers, sans morceler le patrimoine.
Le bénéfice ne se limite pas à cet abattement. Le régime fiscal des groupements fonciers forestiers ouvre la voie à une gestion collective, une mutualisation des risques et une optimisation fiscale sur toute la chaîne de transmission. Dans bien des familles, la forêt devient un pilier de croissance patrimoniale, protégé des aléas économiques, et un levier de transmission génération après génération.


